A la lecture du document de 140 pages, nous estimons que le CPRDFOP 2018-2021 (contrat de plan régional des formations et de l’orientation professionnelles) est à la hauteur de son budget qui s’élève à 540 M€ en 2019, soit 18% des frais de fonctionnement de la Région.
Comme l’exige la loi Notre, la Région est désormais compétente et chef de file dans ce domaine qui intègre aussi l’apprentissage.
La Région, l’Etat et les autorités académiques ont signé ce CPRDFOP, après concertation avec les collectivités territoriales, l’insertion professionnelle, les organisations d’employeurs, les syndicats de salariés, Pôle Emploi. Point essentiel, les branches professionnelles interviennent activement pour élaborer le contenu des formations comme le précise la loi. Le CPRDFOP a fixé 4 orientations :
- Répondre aux besoins d’emplois non satisfaits dans 8 domaines (Industrie du futur et production industrielle, BTP, Numérique, Santé …).
- Viser l’insertion professionnelle, le retour à l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels en s’appuyant sur un réel service public régional de l’orientation (SPRO).
- Mettre en œuvre le CPRDFOP dans les territoires et combattre les disparités.
- S’assurer de la pertinence et de l’efficacité des politiques d’orientation et de formation.
Ce CPRDFOP a arrêté 26 actions partagées avec le CREFOP (Etat, Région et syndicats). Chaque action suppose des constats, objectifs, cibles-bénéficiaires, propositions d’actions, des résultats et indicateurs.
CANOL estime que le CPRDFOP 2018-21 reste trop imprécis sur certains points :
- Les objectifs et indicateurs de performance existent bien, mais ne sont pas quantifiés, donc comment disposer de critères chiffrés pour renouveler ou abandonner une formation ?
- Pourtant prévue, l’implication des branches professionnelles n’est pas perceptible alors que celles-ci ont une réelle connaissance des besoins de qualification des apprenants et peuvent influer sur une généralisation de l’alternance ?
- Les apprenants adultes ne font pas d’évaluation des cycles de formation donc comment mesurer l’efficacité de ces formations?
Par ces dispositifs de bonne gestion, la Région devrait éviter les formations « bidons », surfacturées ou faussement labellisées qui ont fait florès au cours de cette dernière décennie (cf. rapport de la Cour des Comptes en 2017).