La population qui vient d’être interrogée longuement par le Président de la République, à l’occasion du grand débat, ne dispose ni des compétences voulues ni des éléments d’information nécessaires pour aborder ces types de problèmes.
Il aurait été plus pertinent de s’adresser directement au peuple, non pas sur ce qu’il faut faire, mais plutôt sur le type de société dans lequel on veut vivre. Il se serait agi de choisir entre un vrai régime d’économie libérale, ce qui est loin d’être le cas du système français, et un régime d’économie socialiste de type collectif. C’eût été le vrai débat à trancher, c’est tout le contraire qui a été fait.
En poursuivant ainsi, l’économie française ne va pas se redresser, et le pays continuera à s’endetter, chaque année un peu plus, en laissant aux générations futures une dette monumentale.
Alors en définitive, à quoi doit-t-on s’attendre pour l’échelon local ? (analyse iFRAP)
La suppression de l’échelon départemental permettrait de faire des économies, mais le Président de la République ne fait que tourner autour de cette idée sans y aller vraiment. Retirera-t-il uniquement la compétence « sociale » ou ira-t-il plus loin ? Par ailleurs, la nouvelle décentralisation (logement, transport, transition écologique) verra-t-elle une simplification des compétences et des financements ? Le Président assure mettre en place une cohérence entre responsabilité politique, lisibilité et financement. Avec sa proposition d’un guichet « France Service » par canton, il évoque une idée intéressante de modernisation…mais est-ce que ce sera une couche de plus ou en profitera-t-il pour supprimer des sous-préfectures, des centres communaux d’action sociale, des petites communes ? Là non plus, on ne sait pas.
Supprimer les comités Théodule et les autorités administratives indépendants ne représentent, en tout, que moins de 500 millions de dépenses annuelles. Si le Président voulait taper un grand coup, il aurait mieux valu qu’il supprime le Cese et ses clones régionaux, les Ceser pour 100 millions d’euros, voire locaux (Cesel). Au contraire, il va tirer au sort 150 citoyens pour former un Conseil de la participation citoyenne. Leur premier rôle sera de soumettre des propositions au nouveau « conseil de défense écologique ». Pas trop difficile d’anticiper les conclusions de ce pressage de cerveaux citoyens : écotaxe poids lourds, vignette, augmentation de la fiscalité énergétique… on y va direct !