On se souvient du déplacement controversé au CES (Consumer Electronic Show de Las Vegas) d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie effectué en 2016. La France a toujours envoyé beaucoup de start-up au CES. Ce qui permet de s’enorgueillir chaque année du fait que l’Hexagone fournit le plus gros contingent étranger, comme si la quantité était un gage de qualité. Mais cette année, l’absurdité a atteint son maximum puisque la France a lâché dans l’Eureka Park plus de start-up que les Etats-Unis, pays hôte du salon, cinq fois plus peuplé et premier marché technologique occidental. En tout, 381 jeunes pousses tricolores ont fait le déplacement.
Evidemment pour la 6ème année consécutive, la Région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas été en reste avec une importante délégation de 40 entreprises (33 start-up sélectionnées par la CTA et 7 entreprises régionales « visiteurs »). L’ensemble des entreprises a bénéficié depuis plusieurs mois d’un programme d’accompagnement sur mesure pour optimiser leur présence, « On the Road to CES », élaboré par Minalogic et d’un espace dédié au CES. En outre, une contribution à hauteur de 50% du coût du billet d’avion, de l’hôtel et du stand des start-up.
Pour autant, certains s’interrogent ouvertement sur la justification de ce déploiement annuel de forces tricolores dans le désert du Nevada. Quels résultats concrets peuvent espérer les participants au CES dont pour certains, on peut franchement douter de la pérennité, car souvent éloignés de produits pensés pour des besoins et un marché.
D’ailleurs, l’incubateur du Puy-en-Velay, Fred Potter, fondateur de la start-up française d’objets connectés Netatmo et habitué du salon, se pose franchement la question de ce que font là-bas beaucoup de gens !
Près de 75% des start-up françaises présentes cette année au CES le sont grâce à des fonds publics !