Un interminable feuilleton dont l’origine remonte à plus de 40 ans vient de prendre fin par le versement d’une très forte indemnité au profit des copropriétaires du quai Gillet. Dans les années 1970, Lyon Plage et son bassin olympique étaient décrétés zone non-constructible. Néanmoins, un promoteur rachète le lot et obtient d’un adjoint à l’urbanisme que le POS soit modifié. C’est ainsi qu’est né l’hôtel Métropole.
L’affaire rebondit avec la construction de la résidence Lyon Plage en 1983 avec les 37 places de stationnement jamais réalisées et pourtant exigées à la délivrance du permis.
En 2010, le même promoteur dépose un permis de construire pour des immeubles tertiaires qui vont cacher la vue des résidents sur la Saône. Cette fois, ç’en est trop, les copropriétaires attaquent le permis en justice qui est annulé par la Cour de cassation pour deux motifs, dont l’absence de 8895 m2 d’espaces verts.
Inutile de détailler la longue bataille judiciaire qui s’ensuit : tentative de dépôt d’un nouveau permis de construire, interpellation du Conseil d’Etat qui en refuse l’examen, et victoire des copropriétaires qui entament une action en démolition en pratique très rare. Ayant épuisé tous les recours, le promoteur a finalement opté pour le versement d’une très grosse indemnité aux copropriétaires.
En conclusion, si la Ville de Lyon avait traité ce permis de construire de façon rigoureuse, des années de procédures, de dépenses inutiles et d’encombrement des tribunaux auraient été évités. Puisse cette lamentable affaire être à l’avenir un exemple pour les services d’urbanisme de la ville de Lyon.